Au sein de Paris

Marguerite, nourrice du XVIIIe siècle, des confins des diocèses du Mans et de Sées, est représentative de l’évolution de ce métier, lui aussi le plus vieux du monde. Comme ses congénères de la classe la plus pauvre, n’ayant rien d’autre à vendre que son lait, elle fait le voyage à Paris pour en rapporter des nourrissons, plus rentables que ceux des bourgeois voisins. Elle peut aussi compléter ses mois par des enfants trouvés de l’hospice. Combien de jours dure le voyage, où coucher, comment protéger l’enfant, quelle mortalité en route, et à l’arrivée ? Combien de temps le garde-t-elle ? Qu’y gagne-t-elle ? Quel est le rôle du clergé ? Comment fonctionne cette organisation qui dure deux à trois siècles ?
En même temps qu’une histoire d’enfants, c’est une histoire de femmes, une histoire de mères.

Description

Auteur : Christian De la Hubaudière

EAN : 9782951023345

www.auseindeparis.fr

Biographie de l’auteur

Tout au long de sa carrière d’enseignant, Christian De la Hubaudière s’est attaché à l’histoire des enfants et à leur mode d’éducation.
Pratiquant la généalogie, prétexte à étudier la vie de nos ancêtres pour mieux l’enseigner, il a animé pendant de nombreuses années un cours de paléographie au sein de son cercle.
Il a aussi beaucoup fouillé les minutes notariales et les registres paroissiaux. C’est dans ces derniers qu’il a découvert des hécatombes de nourrissons parisiens venus mourir à 200 km de chez eux à peine âgés d’une semaine, ce qui a piqué sa curiosité, suscité de nombreuses questions et entraîné l’étude du système qu’il évoque dans son roman.

Au-delà de l’aspect oublié de cette pratique spécifique à la France, il se rend compte de l’ampleur du phénomène et de son incidence sur l’histoire sociale et économique de notre pays : il estime entre 2 et 3 millions de nourrissons de Paris et de sa proche banlieue morts dans les campagnes jusqu’à 300 km de la capitale, de 1670 à la guerre de 14.
Collectant ces décès, il les publie sur son site (tous au paradis.com), permettant d’une part au généalogiste de retrouver ses ancêtres ; en effet, les deux collections d’état civil parisien ayant été brûlées par la Commune en 1871, il ne reste plus beaucoup de traces du petit peuple avant 1860. D’autre part, ce recensement permet de reconstituer peu à peu l’état civil défaillant et, par suite, de lancer des études sur la société parisienne. Les renseignements contenus dans les actes mortuaires sont de nature à envisager de larges perspectives, qu’il apprécierait de voir approfondies par des doctorants en histoire. Ces études sont actuellement difficiles à mener en l’absence des documents de base.
Retraité de l’Education nationale, l’auteur est depuis toujours un chercheur, qui traite un sujet en roman lorsqu’il estime soit en savoir assez pour le faire connaître au plus grand nombre, soit devoir en faire le point pour engager d’autres chercheurs à l’accompagner sur cette voie.
Délaissant le traité historique sec et aride réservé aux spécialistes, il choisit le roman afin de vulgariser cette connaissance, à travers des personnages auxquels le lecteur puisse s’attacher, et met en scène les documents qu’il a trouvés. Tout y est vrai, hormis les dialogues bien sûr, et c’est en cela que l’on peut parler de roman historique.